La fusion du verre requiert un apport d’énergie. Le recours à des énergies fossiles conduit à l’émission de gaz à effet de serre. Une partie des matières premières étant carbonatées, la production de verre induit des émissions dites de process. Depuis de nombreuses années, l’industrie du verre travaille à réduire ses émissions via l’amélioration de l’efficacité énergétique, le recours à du verre recyclé (calcin) qui permet de réduire le besoin en énergie et les émissions process et le changement de sources d’énergie (moins de fuel et plus d’électricité par exemple), conduisant à une réduction des émissions de 25% entre 2005 et 2015 pour le verre d’emballage. Cet effort est maintenu et l’industrie du verre vise une baisse de 30% de ses émissions à production constante entre 2015 et 2030.
La production et l’usage de substances chimiques en Europe sont encadrés par divers textes dont les principaux sont le règlement REACh (règlement 1907-2006) et le CLP (règlement 1272-2008). Plus d’infos
REACh impose notamment l’enregistrement des substances produites ou importées à plus d’une tonne par an. Le verre, substance produite par les verriers, a obtenu une exemption d’enregistrement (sous condition), grâce à ses propriétés d’inertie et d’innocuité. Les matières premières utilisées pour la production de verre bénéficient du statut d’intermédiaire. Les verriers veillent à les utiliser conformément aux recommandations de leurs fournisseurs.
Les propriétés du verre (inertie, imperméabilité…) ont conduit à l’utiliser comme emballage alimentaire et pharmaceutique depuis plusieurs siècles. Cet usage est encadré en France par les dispositions adoptées par la DGCCRF.
La directive européenne IED (Industrial Emissions Directive), adoptée en 2010, a remplacé depuis 2013 la directive IPPC (Integrated Pollution Prevention and Control). L’une des nouveautés de cette directive revisitée consiste à rendre prescriptives les valeurs d’émissions de polluants contenues dans le BREF, document qui regroupe l’ensemble des « meilleures techniques disponibles » pour chaque secteur industriel (auparavant les valeurs d’émissions de polluants inscrites dans ce document n’étaient qu’indicatives). Ces dispositions sont déclinées en France via le dispositif des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.
La révision du BREF verre a été achevée en 2012 ( http://ied.ineris.fr/node/10 ). Les dispositions afférentes sont reprises en France via Arrêté du 12 mars 2003 relatif à l’industrie du verre et de la fibre minérale. Pour les installations concernées, les autorisations préfectorales d’exploiter doivent être modifiées dans les 4 ans suivant cette adoption afin de garantir l’application des mesures contenues dans les conclusions sur les « MTD » (meilleures techniques disponibles), ce qui a été fait pour les installations verrières françaises.
L’écoconception permet de limiter l’impact d’un emballage sur l’environnement. Différents leviers d’action peuvent être menés pour écoconcevoir son emballage en verre :
L’usage d’étiquettes plastiques adhésives (souvent transparentes) se développe sur les emballages en verre. Ces étiquettes ont une très bonne résistance aux variations d’humidité et offrent un rendu graphique proche de celui de la sérigraphie. Seulement, leur développement croissant a posé des problèmes lors du recyclage des emballages en verre. La difficulté consistant à bien les séparer des bouteilles en verre dans les flux de recyclage.
Un grand brasseur, utilisant ce type d’étiquettes plastiques, a souhaité s’impliquer avec Citeo, les verriers et les professionnels du recyclage du verre dans un projet volontaire de recherche et développement pour éviter toute dégradation et perturbation du recyclage du verre. Ce travail, initié en 2011 avec l’assistance du CETIE (Centre International Technique de l’Embouteillage) et la collaboration des fournisseurs d’étiquettes et de colle a permis d’innover en matière de collage et d’améliorer la recyclabilité du verre.
Les tests industriels conduits ont permis de valider l’industrialisation d’une solution d’étiquettes répondant aux exigences définies de séparabilité entre l’étiquette et le verre. La phase d’industrialisation a suivi.
Conformément à l’esprit de la Directive Européenne, l’allègement des emballages est prioritaire.
Dès la phase de conception, l’allègement du poids de la bouteille est un enjeu très important, qui permet de réaliser des économies considérables, bouteille après bouteille. Si le poids des bouteilles a été allégé d’environ 40 % ces 30 dernières années, c’est parce que l’innovation est au coeur de la démarche des verriers.
L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) est un outil pour mesurer, évaluer la performance environnementale d’une industrie ou d’un produit – depuis les matières premières jusqu’à la production y compris l’utilisation et la fin de vie des produits, afin d’identifier les points clé d’amélioration.
Une analyse du cycle de vie du verre d’emballage est régulièrement menée par la FEVE. Cette étude est une analyse complète du cycle de vie (en boucle fermée) d’un kg de verre produit et prêt à l’emploi, qui permet d’estimer de façon significative l’impact environnemental global d’une bouteille ou d’un pot. Cet outil permettra aux clients d’effectuer des scénarios de leurs propres produits.
Un fois produit le verre peut être recyclé sans limite et sans perdre ses qualités pour les mêmes applications. Rien ne distingue une bouteille en verre recyclé plusieurs fois d’une bouteille produite à partir de matières premières nouvelles !